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15 septembre 2011

Culture et éducation

La prolifération des savoirs et leur éclatement exige plus que jamais un travail d'élagage et d'organisation des contenus. Si ce travail est nécessaire, il n'apparaît pas suffisant. En effet, ce processus de sélection et de mise en ordre des savoirs n'assure en rien qu'ils prendront «sens» pour les apprenants. Ce qui manque ici c'est non seulement leur lien avec la société mais aussi les liens qu'ils entretiennent entre eux. C'est pourquoi, au travail de sélection et de mise en ordre des savoirs doit s'ajouter un autre travail : celui de leur mise en récit. Cette expression semble renvoyer à trois processus interreliés : 1- une mise en récit à l'intérieur même des disciplines (épistémologie et histoire de la pensée dans les différents champs du savoir humain); 2- une mise en récit des relations des savoirs entre eux (interdisciplinarité, rapports entre les disciplines, etc.); 3- une mise en récit des savoirs dans l'aventure humaine (une histoire de la culture générale en quelque sorte). Cette triple mise en récit implique nécessairement un regard rétrospectif (la tradition, le passé), un regard sur le présent (l'actualité, les questionnements contemporains), un regard sur le futur (prospective, conséquences, projets). Elle ouvre sur l'acceptation du passé (ce qui veut dire son analyse comme quelque chose qui nous «influence» encore), sur l'analyse du présent et sur l'utopie (au sens positif). Il s'agit donc de situer les savoirs par rapport aux contextes historique, culturel, social, économique, politique, d'en faire ressortir la dimension humaine. La mise en récit permet d'agencer les savoirs comme autant d'acteurs sur une scène (celle de notre aventure collective).

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