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05 juin 2013

Brèves remarques à saveur historique sur l'enseignement

Ce qui suit retrace très brièvement et schématiquement l’histoire des enseignants du Québec des années 1840 jusqu’à nos jours.
Les modèles éducatifs à partir des années 1840 au Québec, d’abord influencés par les vertus morales et les contraintes religieuses, reposaient surtout sur le respect de la routine, la débrouillardise, autrement dit, on apprenait sur le tas, sans aide et tuteur. «Tenir sa classe était essentiel», il n’y avait pas de place pour l’accueil de la nouveauté. L’enseignement était un métier de tradition en quelque sorte.
Après les années 1945 jusqu’aux années 70, on observe un transfert du milieu rural vers le monde urbain. C’est l’époque du développement de l’école secondaire et la venue des hommes dans l’enseignement. Ce sont les « 30 glorieuses », l’expansion des écoles, le boom démographique des bébés boomers. À la fin de cette période débute la révolution tranquille, on engage maintenant les enseignants. L’enseignement devient une métier stable, il y a  une augmentation des conditions salariales. Le travail devient valorisé, avec la syndicalisation, l’on échappe à l’arbitraire en bénéficiant de conditions moins autoritaires et restrictives. Par contre, le métier exige un plus grand investissement, des études de trois ans d’université. L’on obtient une spécificité du métier protégé contre l’ingérence des « sans formations ». Cette époque est fortement marquée par l’enthousiasme professionnel, la croissance des écoles et les nouveaux programmes éducatifs.
Au cours des années 1970-80, de nouveaux rapports aux élèves, non autoritaires, contribuent au développement de programmes basés sur leur accompagnement dans un cheminement plus sensible à la particularité de chaque élève. La syndicalisation transforme peu à peu la culture enseignante. L'’ancienneté est devenue l'étalon par lequel on mesure l'attribution des tâches. Le processus de formation à l'enseignement est standardisé mais l’accueil des nouveaux enseignants est toujours déficient, c’est le système « D » qui a la priorité. Il n’y a aucun mécanisme d’insertion pour eux, ils sont seuls et doivent se débrouiller.
Les années 1980-2000, les enseignants doivent travailler à contrat, la clientèle scolaire devient plus hétérogène. Il y a donc plusieurs profils très différents, des postes permanents se ferment, il y a en a de moins en moins, la précarité des emplois s’installe peu à peu pour atteindre 45% des enseignants. Cette époque connaît aussi les grandes crises budgétaires. En 1982, il y a de nombreuses coupures de salaire, en 1990 et en l’an 2000 aussi. La bureaucratisation s’accentue, une vision technicienne du métier prend corps, le déclin de la profession s’en suit ainsi que la perte du prestige de « l’école », de la valeur des études comme telle. Dans le privé comme dans le public, l’école est soumise à des valeurs de performances et de compétitions inspirées du milieu des entreprises privées. C'est aussi l'époque des programmes par objectifs, rigides et très structurés. Les emplois sont de plus en plus précaires, cela peut prendre parfois 15 ans avant d’être permanent d'où un taux de  décrochage élevé du métier. Il n’existe a pas vraiment de culture d’appui pour les nouveaux arrivants.
Les années 2000, à la fin des années 1990 le recrutement a repris. Les exigences de formation s’accroissent pour les candidats, les études sont plus longues et les investissements plus grands, au moins 17 ans de scolarité. La précarité des emplois se situe à près de 40% des enseignants et cela peut prendre encore 7 à 10 ans avant d’obtenir un statut permanent. De plus lorsqu’ils sont en fonction, ils ont à porter sur leurs épaules beaucoup plus que par le passé, les charges de travail sont lourdes, émotives, diversifiées et complexes. Ils ne bénéficient souvent d’aucun soutien, ils sont régulièrement isolés, surchargés par des réformes importantes, par des rôles multiples à jouer. Toutefois, peu à peu, une culture de l'insertion professionnelle en enseignement se met en place et de plus en plus de commissions scolaires se dotent de programme de soutien à l'entrée dans la carrière pour aider les débutants. 

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