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24 mars 2016

Sociologie phénoménologique

Sociologue d’origine autrichienne inspiré de Husserl et de Weber. Fondateur de la sociologie phénoménologique. 

De 1952 à sa mort il est professeur à la New York School for Social Research. 

Opposé au béhaviorisme, il soutient que les méthodes des sciences de la nature sont inadéquates pour étudier le social et le culturel. 

Entre l’objectivisme et le subjectivisme, il propose une 3e voie. 

Considérer le monde social comme un univers signifiant pour l’observateur.

Le langage joue ici un rôle majeur car il met en forme le monde social au travers des «typifications» (constructions de schèmes interprétatifs).

Champ d’étude de la sociologie : Les schèmes d’interprétation mis en œuvre par les individus dans la vie de tous les jours afin de donner sens à leurs actions et pour comprendre le sens des actions d’autrui.

Pour comprendre les actes des autres, je dois connaître leurs motifs qui sont de deux types: 1- Les motifs en vue de (les fins); 2- Les motifs parce que (les causes).

Cette connaissance des motifs d’autrui est rendue possible par le fait que je partage une «raison conviviale», une «raison sensible» avec lui.

L’individu trouve dans la vie de tous les jours un stock de connaissances disponibles qui lui sert de schème d’interprétation de ses diverses expériences passées ou présentes. Le stock de connaissances disponibles détermine également les anticipations de l’individu sur les événements à venir.
Schütz tire quelques propositions de ce qui précède :
1) l’individu est tributaire des autres pour son information ;
2) l’individu dépend de l’information pour interpréter ;
3) l’individu interprète l’univers qui l’entoure à partir de l’information qui lui a été transmise par les autres ;
4) l’individu interprète le monde au moyen d’une information socialement déterminée ;
5) l’individu interprète le monde en ayant recourt à une information incomplète.
Sa théorie repose sur de deux grands concepts: 
1-              L’intersubjectivité; 
2-              La typicalité...
INTERSUBJECTIVITÉ : En tant que sociologue – et non pas philosophe comme Husserl – il ne fonde pas l’intersubjectivité dans un ego transcendantal (sujet indépendant de toute référence empirique) mais il la pense comme un fait social, constitutif de l’expérience du monde social. La vie quotidienne dans laquelle nous évoluons est faite d’habitudes et nous agissons très souvent machinalement. Dans ce contexte, la réalité apparaît «naturelle» et relativement non problématique. Si, dans l’absolu, nous n’avons pas directement accès à l’expérience subjective d’autrui, dans les faits, nous pouvons partager avec lui par le biais de deux formes «d’idéalisations».
Interchangeabilité des points de vue 
On peut échanger notre place avec autrui et avoir ainsi le même angle de vue que lui (approximativement à tout le moins).
Conformité du système de pertinence 
Devant une même scène, chacun suppose que les autres pensent comme lui : ont le même intérêt, sont là pour les mêmes raisons, ressentent les mêmes sentiments, etc.
TYPICALITÉ : Inspiré de l’idéal type wébérien, Schütz développe une théorie de la typicalité (qui est en fait une théorie de l’action) :
Même si on ne peut connaître l’acteur intimement, nous sommes en mesure de le comprendre.
Pour ce faire, je dois trouver des motifs typiques d’acteurs typiques qui expliquent des actes comme étant typiques, actes réalisés dans un contexte typique.
Le concept de typicalité signifie qu’un individu construit des catégories générales, des types d’expériences, de situations ou de comportements qui constituent des schèmes de référence (des typifications, sortes d’idéaux types) et qui lui permettent d’interpréter le social et le culturel.
Le monde extérieur n’est pas vécu comme un amalgame d’objets séparés, sans lien dans le temps ou l’espace mais comme un montage, une organisation plus ou moins cohérente, voire même une sorte de système.
Ainsi, la sociologie se pose comme problème : Comprendre le cadre herméneutique dans lequel les individus évoluent.
Et pose les questions :
Que savent-ils des situations dans lesquelles ils agissent?
Quels savoirs communs mettent-ils en œuvre?
En quoi ces savoirs communs sont-ils assimilables ou non au sens commun?
Que savent-ils de manière discursive?
Que savent-ils de manière pratique?
Quelles sont leurs limites d’action dans les cadres institutionnels  où ils évoluent?
Référence : Alfred Schütz (1987). Le chercheur et le quotidien. Paris. Méridiens Klincksieck.

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