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17 mai 2016

Une société qui refuse les débats

Parlant du Québec :
«Dans un tel contexte social où le débat est proscrit, il est difficile de faire évoluer le groupe si, de plus, comme on raisonne ici en ce pays, celui qui parle crée en fait le problème qui, s’il n’en parlait pas, n’existerait pas. Devant un tel raisonnement, et dans une société où les débats ne peuvent pas avoir lieu parce qu’on en interdit la pratique, on se demande comment une telle collectivité peut évoluer et résoudre les difficultés que la vie en société n’a de cesse d’engendrer, tant chez les individus que chez les peuples, ou à travers l’humanité dans sa totalité. Et cela nous conduit à nous questionner sur l’intention réelle de cette société. Se pourrait-il qu’au fond, ce qui passe dans cette société pour la saine recherche d’une mobilisation de la pensée en vue de l’appui de l’opinion le plus large possible dans le but de la rendre efficace, ne vise, en fait, par cet unanimisme ou cette recherche de consensus dans laquelle on veut la voir opérer, qu’à dresser le plus grand nombre d’obstacles possible pour favoriser son immobilisme ? L’unanimité, le consensus dans les sociétés sont des leurres. Les sociétés fonctionnent aux débats et à la majorité. Il y a, il y aura toujours dans les sociétés des groupes de détracteurs. Attendre l’unanimité, c’est se condamner à l’inertie et à l’inaction. Cependant, l’on sait que l’immobilisme —  ne rien faire, ne rien entreprendre —  peut être le but recherché par une communauté.»

RÉFÉRENCE:
Roger Payette et Jean-François Payette (2015). Une fabrique de servitude. Condition culturelle des Québécois. Montréal : Fides, p. 118.

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