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05 décembre 2016

Brève réflexion sur l'enseignement de l'univers social au Québec



Le programme de formation de l’école québécoise pour les niveaux préscolaire et primaire débute en 2001 ; il sera révisé en 2006. Pour le secondaire, sa mise en place entendra l’année 2005 pour le 1er cycle. Comme c’est le cas pour tous les domaines enseignés, on passe ici d’une matière (histoire) à une discipline (univers social). Le programme regroupe l’histoire, la géographie et l’éducation à la citoyenneté. Le comité chargé d’élaborer le programme se réfèrera à plusieurs auteurs dont, en pédagogie, Brith-Mari Barth, en didactique, Robert Martineau, Christian Laville et André Ségal et psychologie, le célèbre Piaget (Larouche, 2012). L’objectif général de ce programme est de permettre à l’élève de développer sa conscience sociale afin qu’il puisse agir en tant que citoyen responsable et éclairé. À la différence des programmes antérieurs (ceux par objectifs mis en place dans les années 1980), il n’est plus question d’étudier systématiquement le passé mais de développer un mode de pensée historique et de s’approprier la méthode propre à cette discipline. C’est que le programme est ambitieux car il vise le développement de la capacité de raisonnement de l’élève par le recours à des opérations intellectuelles complexes. Sur le plan didactique, il y a là, à n’en pas douter, un changement important par rapport aux programmes précédents (Bouvier, 2012 a et b).
Bien entendu, l’histoire est un domaine hautement symbolique. En ce sens les enjeux idéologiques y abondent. Ainsi, depuis toujours cette matière a fait l’objet d’un appropriation politique (Bouvier, Allard, Aubin, Larouche, 2012). Toute société a un intérêt majeur à se raconter d’une certaine manière. Le passé n’est pas d’abord une suite de faits mais un récit où la question de la définition du « nous » se joue immanquablement. On comprendra alors qu’au Québec le champ de l’univers social ait été l’objet de débats parfois acrimonieux entre les tenants d’une histoire ancrée dans un certain nationalisme (donc une histoire qui met de l’avant la question nationale) et ceux qui veulent éradiquer cette question de l’enseignement la trouvant trop « chargée » sur le plan politique.

Références

  • Bouvier, F. (2012a). Vitesse de croisière, puis réflexions sur l’enseignement de l’histoire nationale au secondaire de 1983 au milieu des années 1990. Dans Bouvier, Allard, Aubin, Larouche L’histoire nationale à l’école québécoise. Regards sur deux siècles d’enseignement. Québec : Septentrion. P. 377-396.
  • Bouvier, F. (2012b). Prémisses, débat et précisions des apprentissages sur l’enseignement de l’histoire du Québec d’un programme par compétences (1995-2012). Dans Bouvier, Allard, Aubin, Larouche L’histoire nationale à l’école québécoise. Regards sur deux siècles d’enseignement. Québec : Septentrion. P. 397-423.
  • Bouvier, L., Allard, M., Aubin, P., Larouche, M.-C. (dir.) (2012). L’histoire nationale à l’école québécoise. Regards sur deux siècles d’enseignement. Québec : Septentrion.
  • Larouche, M.-C. (2012). D’une matière à une discipline…L’enseignement de l’histoire nationale au primaire au Québec, de 1980 à 2010. Dans Bouvier, Allard, Aubin, Larouche L’histoire nationale à l’école québécoise. Regards sur deux siècles d’enseignement. Québec : Septentrion. P. 265-317.

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